Reconstruction mammaire
par lambeau DIEP

Le lambeau DIEP (Deep Inferior Epigastric Perforator flap), est une technique moderne de reconstruction mammaire après mastectomie totale qui peut être proposée aux patientes présentant un petit excès cutané et graisseux de la paroi abdominale. L’excès de peau et de graisse à ce niveau est transféré au niveau du thorax afin de reconstruire le sein sans utiliser de prothèse, et sans endommager la paroi musculaire de l’abdomen.

En bref :

  • Résultat : immédiat, final sous 6 mois à 1 an
  • Anesthésie : Générale
  • Hospitalisation : 4 à 5 jours
  • Durée de l’opération : 4h à 6h
  • Douleur : entre 5 et 6 sur une échelle de 10
  • Cicatrices : Utilisation de la même cicatrice que la mastectomie, la seconde cicatrice se trouve au-dessus du pubis et jusqu’aux plis de l’aine
  • Convalescence : Entre 15 et 20 jours
  • Reprise du sport : Progressive à partir de 6 semaines

 

But de l’intervention :

Reconstruction mammaire après une mastectomie totale pour cancer ou prophylactique (en présence d’un gène entrainant un risque fort de cancer du sein). Le but est de recréer un sein qui sera symétrique au second grâce à un transfert au niveau du thorax de l’excès de peau et de graisse de la région abdominale sous-ombilicale.

 

Technique utilisée :

La cicatrice de mastectomie est réutilisée comme voie d’abord en cas de reconstruction. Si elle peut parfois être améliorée, il est impossible de la faire disparaitre.
La technique donne au sein reconstruit une forme et une souplesse naturelles puisqu’il est constitué des propres tissus de la patiente. Cette reconstruction est définitive et évolutive. Elle suit les variations pondérales et les effets de la pesanteur comme le sein naturel.
L’intervention consiste à disséquer un lambeau, fuseau horizontal de peau et de graisse prélevé dans la région abdominale sous-ombilicale avec son pédicule vasculaire (artère et veine) sans endommager la paroi musculaire abdominale (sans le muscle grand droit et son aponévrose). Ce lambeau est ensuite transféré au niveau du thorax et revascularisé grâce à la reconnexion de son pédicule vasculaire avec des vaisseaux receveurs du thorax. Cette méthode fait appel aux techniques de microchirurgie. Ce lambeau est modelé sur le thorax afin de reconstruire un sein naturel, le volume apporté étant tel qu’il permet au chirurgien de se passer de l’utilisation de toute prothèse.
La fermeture du site donneur engendre une cicatrice inférieure sur toute la largeur de l’abdomen qui se dissimule dans le sous-vêtement, comparable à celle d’une abdominoplastie. Aucun renfort synthétique n’est mis en place pour consolider la paroi abdominale car le fait de ne pas emporter le muscle grand droit et son aponévrose prévient la fragilisation de la paroi.
En fin d’intervention, un pansement modelant du ventre est confectionné. Le sein reconstruit est découvert afin de faciliter la surveillance du greffon (couleur, chaleur, recoloration à la pression).
La symétrisation de l’autre sein et la reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire (aréole + mamelon) sont le plus souvent réalisées ultérieurement lorsque le volume du sein reconstruit sera stabilisé.

 

Intervention chirurgicale et hospitalisation :

La patiente rentre le jour de l’opération. Le Dr Irthum la rencontre avant l’intervention et effectue des dessins préopératoires.
L’intervention se déroule sous anesthésie générale. Elle dure entre 4h à 6h.
Après l’intervention, la patiente reste quelques heures en salle de réveil avant de regagner sa chambre en service. La douleur est traitée par un traitement antalgique adapté. Le pansement enveloppe le thorax, il est compressif et modelant. De la glace est immédiatement appliquée à titre antalgique et anti-inflammatoire.
La survenue post-opératoire d’un œdème et d’ecchymoses est un phénomène normal.
L’intervention est le plus souvent réalisée avec une hospitalisation de 4 à 5 jours.

 

Post opératoire :

Après la sortie de l’hôpital, la poitrine peut être un peu gonflée et douloureuse. Une sensation de tension cutanée est souvent ressentie. La gêne au niveau du ventre peut être importante les premiers temps obligeant la patiente à se tenir un peu courbée.
Le soutien-gorge de contention doit être porté jour et nuit pendant 1 mois puis uniquement de jour le mois suivant.
Des pansements sont appliqués sur les cicatrices pendant une dizaine de jours.
Les bains de mer ou de piscine sont à proscrire pendant 1 mois, le sport et le port de charges pendant 6 semaines.
En général, la reprise des activités normales est possible 15 ou 20 jours après l’intervention. Un congé d’environ 30 jours est préconisé.
La patiente sera revue en consultation à 15 jours, 1 mois et demi, 6 mois et 1 an pour juger de l’évolution et du résultat.

 

Que dire des cicatrices ?

La première cicatrice est au niveau de la poitrine, elle est autour du fuseau cutané du lambeau. Elle est superposée à la précédente cicatrice de la mastectomie, dans le pli sous-mammaire. La seconde se trouve au bord supérieur des poils pubiens et remonte plus ou moins loin dans les plis de l’aine. Son positionnement optimal permet en général de la dissimuler aisément dans les sous-vêtements ou maillots classiques.
Elle devient progressivement blanche et cesse d’évoluer au bout de 1 an et demi. Durant cette période, il faut la protéger du soleil pour éviter une pigmentation brune, la masser avec une pommade cicatrisante pour l’hydrater, l’assouplir et éviter les adhérences. La qualité de la cicatrisation sera suivie en consultation post-opératoire.

 

Prise en charge financière :

Une prise en charge partielle par l’Assurance Maladie est possible. Dans ce cas, le reste à charge varie de 1500 à 4000 euros et peut être remboursé en partie par votre Mutuelle.

Avant / Après